De gros pépins, politiques, économiques, sociaux, diplomatiques, nous en avons, certes, oui. Nous le savons, nous en sommes conscients, nous en débattons, nous en polémiquons, sans arrêt, sans solutions. Problème supplémentaire. Nous en créons, peut-être, d’autres. Des supposés petits. Des culturels, des sportifs, des comportementaux, des moraux. Mais le doute demeure. En sommes-nous directement responsables ? Ne sont-ce vraiment que de petits pépins ? Les exemples abondent. Précisément, en ce fort trouble automne 2022. On évoquera, d’abord, celui des 33es JCC. Une direction prometteuse, des débuts prometteurs, des absences encore réticentes, mais des salles combles et des films bien choisis. Un final, néanmoins «à rebours» : soirée de clôture en revue de mode, images choquantes et réactions, et pour finir, la démission de la directrice générale et l’annonce du retour à la formule de l’organisation tous les 2 ans. Pourquoi cela ? Tout cela ? Nul ne sait encore. Nul ne sait vraiment. Le départ subit de Sonia Chamkhi reste un mystère. A peine relié à une nouvelle de désapprobation du côté de Carthage. De même, le retour aux 2 ans. Il y a quand même traces et questions. Les JCC tiennent bien et seules, depuis plus d’un demi-siècle, d’où vient qu’elles lâchent soudainement prise, qu’elles cèdent si facilement la MAIN ? Autres exemples retiennent et surprennent, imposent, aujourd’hui, les mêmes questionnements. Particulièrement, celui du sport roi. Quelques jours avant le Mondial de Qatar, notre sélection nationale se cherche toujours, s’interroge, cafouille, ne sait plus à qui s’en remettre, à ses joueurs, à ses entraîneurs, à ses dirigeants, au public, aux médias? Cinq coupes déjà disputées, et jamais un tel vide, un tel affolement. On craint le pire dès ce 24 sur le terrain. Le cas du foot dans le désarroi nous ramène même à Ons Jabeur. Défaite sur le fil à Wimbledon, puis à l’US Open, sortie tôt à Monastir et sans brio au récent Master féminin. Un petit pépin ? Pas sûr. Ons a beaucoup profité du tennis, et certainement fait profiter son pays. Le problème, croit-on, est que cette période de mauvais résultats autant que de mauvaise gestion correspond curieusement à une période de crise générale en Tunisie. Le tout déteint sur tout, voilà la réponse. Partant de là, on a pratiquement tout compris. Régression pour les JCC, c’est un ministère des Affaires culturelles qui subit le manque de moyens de l’État. C’est une direction générale qui souffre de coupures de budget. Ce sont des cinéastes et un personnel technicien mal payés. C’est un public cinéphile et présent en masse, mais qui digère mal les problèmes du temps. Le sport divertit, soit, mais au milieu d’une telle crise, il se crispe et compense de moins en moins, sports, arts et spectacles deviennent comme parties prenantes de la crise. Le tout a déteint sur tout ; impliqués, malgré eux dans les gros pépins du moment.